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4 murs et un plan

Sans grande promotion, Roméo Elvis a sorti vendredi 24 avril un nouvel EP : Maison. Comme de nombreux artistes, il a décidé de proposer un projet face à la situation actuelle, quatre titres et un interlude, qui sonnent comme un retour aux sources.

© Romeo Elvis – Facebook

Si vous avez fréquenté des festivals ces trois dernières années, ou que vous avez allumé la radio, vous avez  forcément déjà entendu Roméo Elvis. Rappeur depuis de nombreuses années sur la scène bruxelloise, il s’est fait remarquer auprès du grand public avec Drôle de question en 2017, puis avec Hit Sale accompagné de Thérapie Taxi et Tout Oublier avec sa soeur Angèle. Après de nombreux projets, il a sorti un premier album solo l’année dernière : Chocolat. Un disque, qu’une partie de son public de la première heure a jugé trop « pop ». Afin de proposer un contre-pied, il a décidé de sortir un EP pour faire patienter ses fans, en revenant vers un style plus proche de ses débuts.

Anciennes fondations

Après avoir connu le succès, la plupart des artistes préparent un second album dans le but de conquérir un public plus large et vendre plus de disques. Roméo Elvis se contente de faire de la musique. C’est d’ailleurs ce qui ressort des quatre titres et de l’interlude de l’EP. L’artiste a choisi de faire ce qui lui plait, sans se soucier de faire un hit. Il retrouve alors un côté plus rap, comme sur Gonzo, où la production se rapproche musicalement de ses débuts. À l’instar de ses précédents disques, il a aussi pensé à créer un morceau conçu pour la scène : Chaud, qui porte très bien son nom, tant il enflammera les foules.

Enfoncer le clou

Pas de chanson de rupture dans Maison, mais des sujets qui évoquent la vie du rappeur. Comme sur le disque de ses compères Caballero et JeanJass, la consommation de weed se sent sur les 13 minutes du projet. Il retourne à une écriture plus légère, parfois même drôle, bourrée d’auto-dérision : « Avant d’cer-per, j’étais nul, maintenant, j’suis une super merde » et de références aux reptiles. « J’étais l’mauvais Pokémon, puis, j’suis devenu Reptincel » « J’pourrais jamais déraper, j’ai les pattes des raptors ». Cependant, il n’hésite pas à pousser cet humour, vers une ironie sur la société actuelle. Notamment quand il se met dans la peau d’un consommateur de viande : « Dans trente ans, on ne pourra plus pêcher de poissons, j’ai quand même envie de manger un animal mort chez moi seul ». Une écriture qui lui correspond bien et qui s’allie à merveille aux sonorités du disque.

Maison est un petit nid douillet, qui donne espoir concernant la construction d’un potentiel futur album. Roméo Elvis revient vers un style plus rappé, plus spontané, avec moins de tubes mais plus de sincérité.

Rédacteur culture

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