Autre thème soulevé dans le livre : celui des mariages d’enfants. Dominique Sigaud rencontre ces femmes mariées, avant même d’avoir eu leurs premières règles, à des hommes qui pourraient être leur père. Entre elles, les filles se demandent : « tu as pu marcher au bout de combien de jours ? » Tous les soirs, elles se font violer par leur mari, parfois plusieurs fois une même nuit. Même leur propre mère ne leur ont pas dit avant ce qui allait leur arriver. Écrire ce livre, est aussi un moyen pour l’autrice de ne pas les oublier, et surtout de ne pas pouvoir dire : « Je ne savais pas. »
Dominique Sigaud raconte le témoignage d’un de ces hommes, un mari : « Je l’ai violé toute la nuit, confie-t-il, elle criait et je continuais parce que c’est ce qu’un homme doit faire, elle n’était même pas jolie. »
La malédiction d’être une fille est un cri de colère. Celle qui s’est vue remettre le prix Livre et Droit de l’Homme en 2019, à Nancy, pense nécessaire de briser le silence autour des violences faites aux femmes et surtout aux jeunes filles. Dans cette lignée, avec le soutien de la ville de Nancy, Dominique Sigaud a pu ouvrir un observatoire des violences faites aux filles.
La malédiction d’être une fille raconte avec dureté le quotidien de nombreuses enfants dans le monde. Les chiffres font mal.