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Interview : « Être disquaire, c’est inviter à la découverte. »

Cela fait maintenant 18 ans que Jérôme Cortial a installé sa boutique de vinyles, Méli Mélodie, rue Notre Dame à Saint-Étienne. MAJ s’est entretenu avec ce fan de Bobby Lapointe, sur le retour à la mode du format vinyle et la concurrence face aux enseignes culturelles.

01 Facebook @Méli Mélodie. Une boutique qui ne passe pas inaperçue.

Pourquoi avoir décidé de devenir disquaire ?

J’ai ouvert la boutique en 2001 et à cette époque, il n’y avait plus de structure qui proposait de la vente de vinyles d’occasion. La dernière boutique a dû fermer en 1997-98. Même si l’époque ne se prêtait pas vraiment à l’ouverture d’un disquaire, c’est quelque chose qui me tenait vraiment à cœur. J’avais vraiment envie de reprendre le flambeau.

Remarquez-vous une évolution de votre clientèle aujourd’hui ?

Quand j’ai ouvert, on était sur une clientèle plus « vieillissante » comparée à maintenant. Aujourd’hui, ce sont des gens jeunes (plus jeunes que moi en tous cas.) qui viennent fouiller les bacs. C’est des gens qui n’ont pas forcément connu la grande époque du vinyle mais qui sont, malgré tout, de grands amateurs et qui découvrent l’existence de la boutique.

02 Facebook @Méli Mélodie. Jérôme Cortial à droite, dans sa boutique à Saint-Etienne.

« J’avais vraiment envie de reprendre le flambeau. »

Constatez-vous de la concurrence vis-à-vis des grandes enseignes culturelles ?

Pas vraiment pour tout dire. Dans le fond, on n’exerce pas le même métier. Je me concentre principalement sur les vinyles d’occasion, les clients qui viennent ici savent pertinemment qu’ils ne pourront pas faire de commande ou trouver le dernier vinyle à la mode. Ce que je propose de mon côté, c’est une atmosphère, un cadre, mais aussi des bacs remplis de disques connus ou méconnus du grand public, qui sont souvent des premiers pressages et pas des simples rééditions. Les clients peuvent fouiller à volonté et écouter leurs trouvailles sur la platine en libre-service pour conforter leurs choix. C’est inviter à la découverte. C’est ça, le métier de disquaire.

Le retour du vinyle de ces dernières années, est-ce une mode éphémère ou peut-on parler de véritable comeback du format ?

Il y a, et il y aura toujours, des gens qui écouteront de la musique sur support. Le dématérialisé c’est très pratique, on peut écouter de la musique partout et à tout moment. Mais les vrais mélomanes, ceux qui veulent apprécier la musique avec la meilleure qualité d’écoute possible, viendront toujours se procurer des vinyles, des CDs ou des cassettes. Alors oui, on peut parler de mode, mais même si elle s’arrête demain, il y aura toujours une base solide d’amateurs du format. Voir même de nouveaux passionnés, j’espère !

03 Facebook @Méli Mélodie. Des bacs remplis à ras-le-bord de petites pépites à découvrir.

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Rédactrice sur majmedia. Bucolique et mélodramatique… Cela fait plus de vingt piges que je vadrouille, le stylo en poche. Journaliste le jour, écrivaine la nuit, on se retrouve vite pour de nouvelles aventures !