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Level up

Annoncé par surprise une semaine avant sa parution, le nouvel EP de Sheldon, FPS, est sorti le 26 juin. Le rappeur à l’univers vidéoludique propose un nouveau projet empli de pop culture.

Sheldon – FPS © Facebook

Membre actif de la 75e session, collectif qui a vu émerger des rappeurs comme Georgio, Népal ou encore Sopico, Sheldon n’a pas eu le même succès que ses compères. Pourtant, entre les productions pour de nombreux artistes, son travail d’ingénieur du son, et la sortie de ses propres projets, il a été l’un des plus productifs du collectif. Après plusieurs EP autour de 2014-2015, le rappeur parisien a développé son propre univers, très inspiré des jeux vidéo, avec RPG en 2018. Cette influence déjà présente sur quelques morceaux sortis précédemment, étaient annonciateurs du premier album qu’il a publié en 2019, Lune Noire. Plus qu’un simple disque, Lune Noire était un projet pluri-média, proposant un jeu et une bande dessinée autour de la même histoire, prouvant la capacité de travail énorme de Sheldon. Avec FPS, il continue de montrer son amour pour les jeux vidéo en sortant une “suite” de RPG, toujours pleine de références à la pop culture.

Clins d’oeils illimités

Comme RPG, FPS (First Personal Shooter) est un terme qui désigne une catégorie de jeux vidéo. Le titre n’a donc pas été choisi au hasard. Avec ce projet, Sheldon ne nous montre pas seulement qu’il a une connaissance des jeux de tirs, mais de toute une culture. Les références pleuvent par dizaines et seuls les joueurs aguerris arriveront à déceler tous les secrets du projet. Du cinéma aux jeux vidéo en passant par les mangas, le rappeur ne cesse de faire allusion à des personnages ou des lieux plus ou moins mythiques pour appuyer ses images. Jouant avec ces hommages, il est capable de citer plusieurs endroits avec la même formulation de phrase : “J’conserve le savoir comme à Laputa / J’conserve le secret comme à Gringotts / J’conserve le savoir comme à Midgard”, un accumulation capable de noyer l’auditeur le moins averti.

Player two

Pour FPS, Sheldon a choisi de se tourner vers un seul producteur : Yung Coeur, déjà à l’origine des instrumentaux de l’EP précédent RPG. Pour celui-ci, il est encore plus inspiré. Tantôt mélancoliques, tantôt déroutantes, toutes les productions font penser de près ou de loin aux jeux vidéo. Les instruments utilisés ou les sons électroniques rajoutés sont des clés vers les mondes numériques de l’EP. Même quand la musique est asymétrique et semble difficile à appréhender, elle s’adapte totalement à la voix de Sheldon qui se balade dessus comme dans les contrées qu’il cite dans ses morceaux.

Deux ans après un premier EP d’une inspiration similaire, le duo Sheldon/Yung Coeur est encore plus à l’aise avec leur sujet. Avec FPS, ils ont montré qu’ils pouvaient amener leur univers au niveau supérieur.

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Rédacteur culture

Rédactrice sur majmedia. Bucolique et mélodramatique… Cela fait plus de vingt piges que je vadrouille, le stylo en poche. Journaliste le jour, écrivaine la nuit, on se retrouve vite pour de nouvelles aventures !