Si les crampes, les seins douloureux ou le mal de dos sont courant pendant les règles, d’autres symptômes ne doivent pas être pris à la légère. Le syndrome du choc toxique peut arriver lorsque l’on porte une protection hygiénique pendant trop longtemps. Cette infection, non diagnostiquée à temps, entraîne l’amputation, voire la mort. Alors, quels sont les signes ? Les tampons sont-ils les responsables ?
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Le syndrome du choc toxique (SCT) est rare et potentiellement mortel. Cette maladie infectieuse est causée par une toxine bactérienne due au staphylocoque doré. Une fois dans le sang, la toxine se propage très vite. Foie, reins et poumons, aucun organe interne n’est épargné. Le syndrome du choc toxique peut entraîner l’amputation d’un membre et dans le pire cas : la mort.
Tampon coupable ?
En mai 1980, le Center For Disease Control (CDC) établit une corrélation forte entre le syndrome du choc toxique et l’utilisation de tampon. Cependant, le phénomène étant rare, le CDC se contente de déconseiller aux femmes l’usage de tampon. Pourquoi les tampons augmentent-ils le risque de développer un SCT ? Les protections internes empêchent le sang de s’écouler librement et peuvent favoriser ainsi le développement des staphylocoques. Aujourd’hui encore, les tampons sont vendus en grande surface, et seulement peu de femmes développent des chocs toxiques. On recense entre une vingtaine et une trentaine de cas chaque année. Pourtant les faits divers continuent d’effrayer le public, comme l’histoire de Maëlle, 17 ans, décédée en janvier dernier après un choc causé par un tampon. Plus récemment, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) alerte sur les risques de la cup menstruelle dans une enquête révélée par France Info.
Nouvelle avancée le 20 janvier 2020. L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) publie les résultats de son enquête sur les protections hygiéniques internes telles que les tampons et la cup menstruelle. Cette expertise révèle la présence de substances chimiques dans les protections intimes. « Sans dépassement des seuils sanitaires » précise le rapport.
Le constat est clair : c’est la mauvaise utilisation des tampons qui est à l’origine des chocs toxiques. Les tampons trop absorbants sont pointés du doigt. Au début de la commercialisation du produit, les publicitaires affirmaient qu’ils pouvaient être portés pendant douze heures. Maintenant, les professionnels de santé rappellent aux femmes qu’il faut changer son tampon de manière régulière.
Symptômes ?
Comment savoir qu’on est en train de faire un choc toxique ? Les symptômes sont similaires à ceux d’une grippe gastro-intestinale. Dans un premier temps, la personne malade aura une impression de malaise avec des vertiges et des maux de tête. Très vite, des troubles digestifs tels que nausées, vomissements ou diarrhées se feront sentir, accompagnés à des douleurs musculaires et articulaires. Parfois, une poussée de fièvre et une éruption cutanée rouge apparaissent. Dès les premiers symptômes ou soupçons, la protection hygiénique doit être retirée. Il faut se rendre en urgence à l’hôpital. En effet, la suite des symptômes s’aggrave rapidement : confusion, tension artérielle très basse, accélération du rythme cardiaque jusqu’à son arrêt.
Pour éviter un choc toxique, il est important de respecter les notices d’utilisation des protections internes. Il faut changer de tampon toutes les quatre heures maximum, et la cup toutes les six heures de préférence. Les spécialistes de santé recommandent d’éviter les tampons ultra-absorbants : si votre flux est trop important les premiers jours, privilégiez les protections externes. Plus le tampon est absorbant, plus il est un obstacle à la circulation sanguine. La nuit, privilégiez les protections externes comme les culottes de règles ou les serviettes hygiéniques. Enfin, le premier réflexe à avoir : bien se laver les mains avant de changer de protection !
