A chaque étape, le monde imaginaire d’Empty se forme, ne laissant en tête que des images floues, des paysages dénudés, des espaces inhabités. On peut parfois entendre l’écho, synonyme de vide, autour de nous. Et puis, comme un cycle, les premières mélodies reviennent dans la seconde moitié du disque ; Second Defeat. Vient alors une nouvelle mélancolie, teintée cette fois d’une sorte de rage, d’espoir, les notes s’intensifient à en entendre les gestes sur le piano. Les bruits de fond s’accompagnent de respirations, annonçant la fin, inéluctable, qui approche, à laquelle on ne peut échapper, les derniers souffles de vie.
Relaxant, avec ses quelques notes simples et son fond naturel, comme si on parcourait de vastes plaines, Empty sort à la bonne période. L’anxiété ambiante fait reparaître ce besoin fondamental que nous avons à être dehors. Nils Frahm nous emmène en voyage, il nous peint un monde laissé à l’abandon, comme si en sortant, nous n’allions trouver que du vide.