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Savoir porter la couronne

Deux ans après son album Nasir produit par Kanye West, Nas revient avec un nouvel album : King’s Disease, et il compte bien retrouver son trône. 

@Twitter – Nas

Figure incontournable du rap américain, Nas n’est plus sur le devant de la scène depuis des années. Comptant plusieurs classiques du hip-hop dans sa discographie, comme Illmatic en 1994 ou It Was Written trois ans plus tard, il a toujours gardé un style relativement similaire. Même dans des dérives un peu plus pop, comme lorsqu’en 2010 il sort l’album Distant Relatives en duo avec Damian Marley, sa façon d’écrire et de rapper reste dans une même vibe. Depuis, 2012 et son album Life Is Good il est beaucoup plus discret et n’a sorti qu’une compilation et le projet Nasir, ayant reçu des critiques plutôt mitigés. Bien décidé à reprendre sa place avec King’s Disease, Nas ne travestit pas sa musique mais a su s’entourer pour la moderniser. 

Ancien régime

Nas fait parti des rappeurs n’ayant plus rien à prouver dans le milieu de la musique. Pourtant, avec King Disease, il s’efforce à garder une plume et façon de poser ses textes au top niveau. À l’écoute, difficile d’imaginer qu’il a déjà près de 30 ans de carrière derrière lui, tant il est à l’aise au micro. Malgré le nom de l’album : King’s Disease (la maladie du roi) il a gardé son souffle et semble en pleine forme. Chaque titre est complètement maîtrisé et son affiliation de « rap à l’ancienne » est effacée par une stratégie bien payante.

Sang royal et sang neuf

La sagesse de Nas, c’est d’avoir compris qu’il n’était pas dans le même courant que ce qui marche actuellement. Pas forcément capable de se moderniser, il a décidé de collaborer avec des artistes actuels pour apporter une nouvelle couleur à sa musique, sans pour autant la changer. Les autres rappeurs se fondent parfaitement dans les instrumentaux du producteur Hit-Boy en ramenant leur touche. Ainsi le titre All Bad sera teinté de la voix funk d’Anderson .Paak tandis que Til The War Is Done laissera le refrain autotuné à Lil Durk. Par cette simple agilité à laisser d’autres rappeurs amener leur univers, il permet d’étoffer le sien et rend un disque au carrefour de plusieurs époques. 

 

Plus de deux décennies après son premier album, Nas continue d’être pertinent dans sa musique. Fort de sa maîtrise et ses collaborations, il confère à King’s Disease le remède qu’il lui fallait contre la nouveauté.

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Rédacteur culture

Rédactrice sur majmedia. Bucolique et mélodramatique… Cela fait plus de vingt piges que je vadrouille, le stylo en poche. Journaliste le jour, écrivaine la nuit, on se retrouve vite pour de nouvelles aventures !