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#OnvaPrendreSoindelaTerre

A l’heure où certains suent à grandes eaux pour maintenir le pays à flot, une des préoccupations majeures des français semble se résumer au hashtag #onvaprendre20kg lancé par Cyril Hanouna, le 17 mars dernier. Vous avez peur de prendre du poids à cause du confinement ? On vous propose une alternative : comment se nourrir dans le respect de l’environnement ?

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Certains l’ont bien compris, c’est le moment de reprendre en main notre alimentation. Et s’il peut être culpabilisant de le faire par pur souci d’apparence, il est bien plus satisfaisant de le faire pour l’environnement. De plus, en déplaçant son obsession ailleurs qu’autour de son petit nombril, on préserve sa santé mentale. Alors comment mieux manger ? Justement, les recommandations nutritionnelles françaises ont été mises à jour en 2017 et incluent, pour la première fois, la préservation de l’environnement.

Carnivores : calmez vos ardeurs

Le Programme National Nutrition Santé (PNNS) 2017 recommande de diminuer sa consommation de viande rouge et de charcuterie. Et on parle bien d’une simple diminution. Il préconise également un apport suffisant, mais limité de produits laitiers, et une plus grande part d’aliments d’origine végétale. Une attitude « végé-friendly » pertinente quand on sait que produire 1 kg de bœuf émet 60 kg de CO2 (contre 0.9 kg pour des pois) [1]. Diminuer sa consommation de produits d’origine animale, c’est donc réduire notre empreinte carbone. Attention cependant aux écueils que sont les avocats et certains produits à base de soja.

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Bio ou local ?

Parce que sur la balance écologique, un avocat, tout bio qu’il puisse être, pèse bien plus lourd qu’un saucisson produit avec soin par l’éleveur du coin. Le pure player Brut a d’ailleurs publié une vidéo sur le sujet en août 2018. Pour ceux qui le peuvent, c’est l’occasion de se tourner vers les producteurs locaux, qui produisent rarement de manière intensive, s’ils font de la vente directe. 

Un élevage de poulets standard en France en 2017 © L214 – Wikipedia

Tournez-vous vers les Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP) et n’hésitez pas à faire les courses avec vos propres sacs et contenants… A la caisse, on vous regardera peut être d’un drôle d’air mais reconnaissons que parfois, le sachet (même biodégradable) est optionnel…

Haricot mon amour

Certes, le pois chiche et la mogette ne sont pas réputés pour leur sex-appeal. Mais il se pourrait que l’on change d’avis au vu de leur rentabilité. Pour commencer, il est plus facile de trouver des lentilles du Puys que des coquillettes du Puys… une façon de dire que pour favoriser le local et préserver l’environnement, il est parfois plus facile de se tourner vers les légumineuses. Car le blé et le maïs, des produits premiers prix, sont souvent le fruit d’exploitations intensives et lointaines. Selon l’ADEME, 95.3 % des exploitations françaises pratiquent l’agriculture conventionnelle ou intensive, contre 4.7 % d’agriculture biologique. Autre avantage, un bon rapport poids cuit/taille cru. Concrètement, un petit volume cru représente un grand volume cuit. Question courses de survie, 1 kg de lentilles devrait vous faire la semaine, à raison de 60 g de lentilles matin, midi et soir. Comme les légumineuses sont riches en fibres, ils sont plus rassasiants, on en consomme donc moins que des produits raffinés (dont le processus de transformation pollue plus que leurs équivalents bruts)[2]. Jusqu’à preuve du contraire, moins consommer, c’est moins polluer.[3]

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On récapitule

Si vous tenez vraiment à vous investir dans votre alimentation, faites le pour une raison qui en vaille la peine. L’alimentation représente entre 20 et 50 % de notre empreinte environnementale. Sinon, ne changez rien, faites au mieux, et pensez aux voisins.

© J.Barsky - Pixabay © J.Barsky – Pixabay

Pour aller plus loin : un excellent multimédia de l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) sur l’alimentation durable

 

[1] D’après un étude publiée dans la revue Science (2018)
[2] source ADEME
[3] Décroissance : https://www.lumni.fr/video/la-decroissance-qu-est-ce-que-c-est

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Rédactrice

Rédactrice sur majmedia. Bucolique et mélodramatique… Cela fait plus de vingt piges que je vadrouille, le stylo en poche. Journaliste le jour, écrivaine la nuit, on se retrouve vite pour de nouvelles aventures !